Le Meurice est un hotel de luxe situé rue de Rivoli qui depuis 180 ans accueille les têtes couronnées et les membres de la belle société. Petit aperçu sur l’histoire de ce palace.
Le Meurice, œuvre d’un visionnaire
Augustin Meurice était un maître de poste à Calais. Séduit par le mode de vie de la gentry anglaise, il s’est mis en tête de créer une auberge à même de procurer à cette dernière les services et les commodités auxquelles elle était accoutumée en Angleterre. C’est ainsi, qu’en 1771 il créa le premier établissement hôtelier portant son nom. Pour les voyageurs anglais de l’époque, c’était véritablement le top du top. Rien ne manquait à leur confort : valets de place, appartements de toutes dimensions, salons de conversation, linge blanchi à la main, personnel parlant anglais, ménage tous les jours, bureau de change etc.
Cette façon d’appréhender le concept de l’hôtellerie était si révolutionnaire que les observateurs de l’époque n’ont pas manqué de noter qu’aucun établissement parisien ne pouvait rivaliser avec le Meurisse calaisien.
Bon sang ne peut mentir
Marchant allègrement sur les brisées de son père, il fit installer l’hôtel à son emplacement actuel tout près du Palais des Tuileries en 1835. Pendant toute la période allant de la monarchie de juillet jusqu’à la IIIème République, l’établissement se vit assailli par une clientèle huppée issue de la haute société de l’époque. Souverains, hommes de lettres et autres aristocrates se disputaient l’honneur de fréquenter ce palace idéalement situé en plein cœur de Paris et à proximité immédiate des boutiques de luxe et l’Exécutif.
Début du XXème, changement de direction
Au début du siècle dernier, l’hôtel changea de direction, mais l’orientation restait la même. L’un des nouveaux maîtres des lieux, Arthur Million se mit en devoir de concurrencer le Ritz qui venait d’ouvrir en 1902. Pour arriver à ses fins, il s’attacha les services d’un hôtelier suisse du nom de Frédéric Schwenter. Ensemble ils entreprirent de faire le grand ménage et reconstruire à neuf le bâtiment. Seules les façades classées échappèrent à la passion rénovatrice d’Henri-Paul Nénot, l’architecte de la Nouvelle Sorbonne en charge de superviser les travaux.
Sous la houlette de ce dernier, l’hôtel se transforma radicalement. Chaque chambre était équipée du confort le plus moderne : salles de bains, téléphone, sonnerie électrique, tandis que partout ailleurs il régnait une atmosphère typiquement Louis XVI comme le démontrent le grand salon Pompadour aux célèbres boiseries blanches et or, le restaurant principal aux pilastres de marbre, colonnes doriques et bronzes dorés. Les têtes couronnées ne pouvaient résister à un tel faste.
L’après-guerre
Après la fin de la seconde guerre mondiale, les rois ont peu à peu cédé la place aux vedettes de cinéma et aux artistes de renom. Parmi ceux-ci figuraient en bonne place l’illustrissime génie de la peinture : Salvador Dali. Ce dernier avait pour habitude de consteller les murs et plafonds de sa suite sous l’œil bienveillant d’un personnel tout acquis à sa cause.
Le Meurice au troisième millénaire
Modernisme et écologie obligent, l’hôtel a dû adapter sa conception architecturale. Ceci a beaucoup modifié l’aspect de certains espaces. Il a fallu en effet créer un sous-sol pour recevoir les infrastructures de chauffage. Mais le Meurice restera toujours le Meurice.